Sortie à l'automne 2012 la cuvée n°736 de la maison Jacquesson est basée à 66% sur l'excellente récolte 2008 avec l'appoint de vins de réserve des récoltes 2007 et 2006 et de l'assemblage ayant constitué la cuvée n°735. Les raisins sont de chardonnay à 53%, de pinot noir à 29% et de pinot meunier pour 18%. Les terroirs sont tous classés en grands et premiers crus (Avize, Oiry, Aÿ, Dizy et Hautvilliers) dans des communes où la maison est propriétaire de vignes. Vinification en foudres sur lies et mise en bouteille sans filtration avec un dosage particulièrement faible de 1,5 g/l. De ce fait l'étiquette, légèrement remaniée à cette occasion, arbore pour la première fois la mention "Extra Brut" en non plus "Brut". Néanmoins l'amateur aura noté que les cuvées 700 depuis la première, la 728, sont toutes des extra brut, le dosage n'ayant jamais dépassé 5 g/l et en étant le plus souvent de l'ordre de 3,5 g/l.

Robe or clair en décembre 2012 pour des bouteilles dégorgées en juillet 2012. Belle mousse très fine et active. Le nez est élégant sur des notes florales, de petits fruits rouges acidulés, avec une touche de fruits secs. La bouche est aérienne, le dosage quasi inexistant renforçant la tension. On ressent parfaitement la fine vinosité et la complexité engendrée par la vinification sous bois avec un équilibre idéal entre raisins blancs et noirs  S'il est déjà remarquable ce 736 est un champagne encore très jeune, très tranchant et acéré dans ses sensations tactiles, qui demande à gagner en vieillissement comme le prouve régulièrement la dégustation des cuvées antérieures telles la 734. Cette cuvée n°736 incarne bien l'esprit de son concept et la grande qualité de la récolte 2008. Fin 2014 sur des bouteilles dégorgées en février 2013, parmi les dernières sorties en attendant la cuvée 736 en Dégorgement Tardif, le vin est toujours passionnant avec une vinosité d'une grande finesse d'expression dans sa maturité. Le vin est en pleine forme et séduit par son équilibre et sa palette aromatique aux notes d'agrumes soulignées par un subtil rancio. Un modèle de Brut Sans Année. En janvier 2016 un très bon magnum dégorgé en décembre 2012, dosé à 1,5 g/l. La bouche est fine, tendue, minérale, encore très jeune. Même s'il y a du plaisir c'est une cuvée à attendre encore en magnum.