Il s'agit d'une mise en bouteilles de caviste d'un vin rouge de la région algérienne de Mascara importé en demi muids. Cette pratique était fréquente à l'époque dans les années 50/60. La bouteille était ici de forme bourguignonne ou Rhône sud. Dans le millésime 1947 ce vin de Mascara était dans les années 90 un monument, même après 50 ans de bouteille...Oubliez tous vos repères. Ce Mascara 1947 est un véritable monstre de richesse et de concentration qui doit bien titrer ses 16 degrés naturels. Fort heureusement la plénitude de la matière réussit à contenir la richesse en alcool. La longueur en bouche est phénoménale. Bien sûr la finesse n’est pas son fort mais le fruité encore bien présent pardonne tout. Déguster ce vin hors normes est une expérience inoubliable. C’est vraiment très bon et cela permet de se faire une idée des vins qui servaient à améliorer certains vins français dans le passé. L’adjonction de 8 à 12% de ce type de vin permettait d’obtenir la richesse qui manquait parfois ou permettait de stabiliser le processus d’élaboration dans les années difficiles. Mais c’est un sujet qu'il vaut mieux taire comme d'autres...Laissons donc la part de mystère. Ceci dit, il ne s’agissait que de perpétuer l’usage. En effet au 19ème siècle, on "hermitageait" parfois les grands vins de Bordeaux en leur ajoutant une petite proportion de vins du Rhône afin de leur donner une structure plus imposante. L'avantage avec les vins d'Algérie c'est qu'au moins ils devaient être "purs" car on voit mal avec quoi on pourrait les fortifier...Ces commentaires de dégustation valent pour les meilleures bouteilles car bien évidemment il y a une certaine dispersion entre les bouteilles même si globalement une majorité de bouteilles étaient très bonnes. Pour l'anecdote une de ces bouteilles de Mascara 1947 dans une dégustation de vins d'Algérie a surclassé un F. Lung 1935 pourtant superbe.